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En réponse à Robert Haché / In Response to Robert Haché

par octobre 29, 2021juillet 3rd, 2023Aucun commentaire
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OPINION

Pour diffusion immédiate

Grand Sudbury, le 1er novembre 2021 – Dans une sortie récente animée de désespoir plutôt que d’optimisme, le recteur et vice-chancelier de la Laurentian University (LU), Robert Haché, élabore sur les raisons pour lesquelles LU ne peut pas perdre ses programmes en français.

Il base son argument sur l’idée que la population étudiante francophone désire avant tout étudier dans un environnement bilingue. Selon lui, si LU perdait sa programmation de langue française, les jeunes quitteraient le Nord.

Mettons de côté pour l’instant que cet exode des jeunes étudiant.e.s s’est amorcé avec l’élimination de 28 programmes de langue française par l’administration Haché en avril dernier. Faisons aussi abstraction du cynisme du recteur qui ose s’approprier les principes du « par et pour » préconisés par les francophones.

Parlons plutôt de son argument central qui dit que la priorité devrait être de servir la population étudiante francophone qui, selon M. Haché, aurait majoritairement exprimé le désir de poursuivre ses études dans un milieu bilingue et triculturel. On aurait raison de croire qu’après avoir dépensé des millions de dollars sur des avocats et des experts-conseils, M. Haché serait armé d’une étude approfondie et empirique pour appuyer son interprétation de ce que veulent les étudiants. Surtout venant d’un recteur d’université, on devrait s’attendre à un peu de rigueur dans la méthode. Malheureusement, tout ce qu’il peut nous offrir, c’est le résultat partiel d’un sondage bien intentionné, mais sans valeur scientifique, mené par l’Association des étudiantes et des étudiants francophones (AEF) au mois de mai 2021 (taux de participation de 10 %). Soulignons que ce sondage révèle aussi que 82 % des répondants se rallient à l’idée de la création d’une université francophone à Sudbury qui travaillerait en partenariat avec d’autres universités, dont Laurentian U., par rapport aux 69 % qui préféreraient une université bilingue. M. Haché ne mentionne rien de tout ça. Son argument n’est ni sérieux, ni professionnel. C’est même plutôt gênant.

S’il est possible que les jeunes francophones désirent étudier dans un environnement bilingue, ce n’est pas LU qui est en mesure de le leur offrir. Elle ne l’a jamais été. Comme le dit de façon convaincante le professeur François Charbonneau de l’Université d’Ottawa, « …le bilinguisme institutionnel n’est possible que là où tout le monde est bilingue, sinon, les choses se passent dans la langue de l’unilingue ». En réalité, il n’y a qu’un endroit où il est possible pour les jeunes d’étudier dans un milieu bilingue, soit dans une institution de langue française. La raison de cette dichotomie apparente est évidente : les jeunes francophones sont souvent bilingues. Il est normal d’entendre le français et l’anglais parlés dans les couloirs de nos écoles secondaires ou de nos collèges communautaires, notamment en raison des taux d’exogamie dans nos communautés.

Nous sommes cependant d’accord avec M. Haché qu’il faut apprendre du passé. Ce passé nous le dit très clairement : c’est lorsque les francophones obtiennent la gestion de leurs institutions qu’ils les établissent à leur image et selon leurs besoins. C’est ce qui est arrivé avec nos écoles secondaires et c’est la raison principale du succès du Collège Boréal. Rappelons que ce collège est issu de l’échec de Cambrian College qui opérait comme le fait LU et comme l’envisage toujours M. Haché.

Alors, oui, apprenons de l’histoire et bâtissons une université qui ressemble à la francophonie. Ce sera un pôle d’attraction pour nos jeunes, comme l’ont été les autres institutions.

Enfin, à moins que LU ait utilisé de façon inappropriée les fonds fédéraux pour l’enseignement en langue minoritaire pour financer ses opérations et l’enseignement en langue anglaise, l’argument que LU ne peut pas survivre sans sa cohorte francophone ne tient pas la route. Et, l’Université de Sudbury sera là pour offrir des cours de français aux étudiants de la Laurentian qui le désireraient. Par ailleurs, Kenjgewin Teg, institution opérant par, pour et avec les autochtones, sera aussi là pour offrir aux étudiants un enseignement mieux adapté aux cultures et aux savoirs autochtones.

Regardons donc cet avenir, comme le dit M. Haché. Pour nous, il en est un où trois universités (une de langue anglaise, une de langue française et une vouée aux peuples autochtones) existent côte à côte, partagent certaines ressources selon des partenariats établis sur des principes d’égalité et de respect mutuel. C’est l’approche que l’Université de Sudbury a proposée à M. Haché. Il l’a refusée.

Oui, nous sommes à la croisée des chemins, mais la route à suivre est bien tracée.

Le porte-parole de la Coalition,

Denis Constantineau

705 507 7688

dconstantineau@santesudbury.ca

19, chemin Frood, Sudbury ON P3C 4Y9

planifsudbury.ca

OPINION

For immediate distribution

Greater Sudbury, November 1st, 2021 – In a recent commentary inspired more by despair than optimism, Laurentian University (LU) President and Vice-Chancellor Robert Haché elaborates on the reasons why he believes LU cannot lose its French-language programs.

Central to his argument is his view that francophone students wish to study in a bilingual environment and, were Laurentian to lose its French-language programs, this cohort would leave Northern Ontario.

Let’s set aside the fact that an exodus of young people has already begun as a direct result of Mr. Haché’s administration’s decision to eliminate 28 French-language programs last April. Let’s also ignore the President’s cynical appropriation of the central tenet of “by and for” held by francophones when they speak of their desire to manage their own institutions.

Instead, let’s examine more closely his central argument, which says that priority should be given to the wishes of the students, the majority of which has expressed a preference for studying in a bilingual and tricultural environment. We would expect that, after having spent millions of dollars on lawyers and consultants, Mr. Haché would have come forward well armed with comprehensive and empirical studies that would show this statement to be true. This should especially be anticipated from a university President who should provide a modicum of methodological rigour. All he unfortunately offers to support his argument is the result of a well-intentioned survey, but of no scientific value, undertaken last May by the Association des étudiantes et des étudiants francophones (AEF; 10% participation rate). Mr. Haché fails to mention that the same survey also revealed that 82% of respondents support the idea of creating a francophone university in Sudbury that would work in partnership with other universities, including Laurentian U., compared to 69% who would prefer a bilingual university. His argument is neither serious nor professional. It is even rather embarrassing.

Even if it were accurate to say that francophone students prefer to study in a bilingual environment, LU is not the place to do so. It has never been that kind of place. As Ottawa U. professor François Charbonneau persuasively argues “…institutional bilingualism is only possible where everyone is bilingual, otherwise things are done in the language of the unilingual population” (our translation). It may sound like a dichotomy, but it is true that the one place where young people can study in a bilingual environment is in a French-language institution.  The reason for this is obvious: many francophone youth are bilingual. It is normal to hear French and English spoken interchangeably in the halls of our high schools and colleges, given the high rate of exogamous families in our communities (with francophone and anglophone parents).

We are nonetheless in agreement with Mr. Haché on one point: we should learn from the past. The past speaks very clearly to the fact that when francophones control and manage their own institutions, said institutions are more reflective of who they are and of their needs. This is what happened with the advent of French-language high schools. It also explains the success of Collège Boréal which was born of the failure of Cambrian College which pursued a model similar to the one Mr. Haché is advocating.

So yes, let’s learn from history and let’s establish a university that truly meets the expectations of the francophone community. It will be a magnet for our young people.

Finally, unless LU has inappropriately used federal funds aimed at supporting minority language university education to support its general operations and English language programming, there is no validity to the argument that LU cannot survive without its francophone cohort. And the Université de Sudbury will be there to offer French courses to Laurentian students who wish to take them. Kenjgewin Teg, an institution operating by, for and with Indigenous people, will also be there to offer students an education that is better adapted to Indigenous cultures and knowledge.

So let’s turn to the future as Mr. Haché urges. For us, it is a future in which three universities (English, French and Indigenous) exist side by side and share resources under clearly defined partnerships based on equality and mutual respect. This is what the Université de Sudbury proposed to Mr. Haché. He turned down its offer.

Yes, we are at a crossroads, but the way forward is clear.

Denis Constantineau

705 507 7688

dconstantineau@santesudbury.ca

19, chemin Frood, Sudbury ON P3C 4Y9

planifsudbury.ca